samedi 28 janvier 2012

Le Grand Frisson

"Papa, j'ai mal au ventre". Moi aussi, mais il faut que je rassure mon judoka avant qu'il rentre sur le tatami. J'ai déjà ressenti cette boule au creux de mon ventre il y a longtemps, mais jamais dans ces conditions. Il ne s'agit pourtant que de la première compétition de mon samouraï... J'observe les autres papas autour de moi, certains prêts à monter au créneau auprès de leur fils, d'autres hyper cools en train de siroter leur coca bien frais. La nature est surprenante: des enfants d'un gabarit impressionnant se font battre par des petits teigneux qui s'agitent dans tous les sens et qui finissent par obtenir les faveurs des arbitres en cas de match serré. Mon Hugo n'est pas de ceux là.

-"Hugo, pourquoi ne fais-tu que de te défendre?

-"Parce que j'ai peur de faire mal".

Waouh, quel dilemme! L' éducation quotidienne qui impose le respect de l'autre confrontée à l'instant présent qui nécessite un maximum de pugnacité.
Mon Hugo se défend avec bravoure sans attaquer dans les premiers combats mais prend conscience au fur et à mesure de la compétition que la rage est nécessaire. Les combats s'enchainent et Hugo s'améliore a chaque rencontre. Il démontre un remarquable respect, lorsqu'à l'évidence, le jeune arbitre se trompe et déclare son adversaire vainqueur par erreur. Pas de plainte, pas de pleurnicherie...
Ce tournoi ressemble finalement bien à la vie.
Mais aujourd'hui, mon fils m'a rempli de fierté. Pas parce qu'il a gagné, non. Mais pour ce qu'il est. Une belle personne, capable de performances et respectueux. Aujourd'hui, au diable Maximus de Gladiator, Iron Man et autres... Mon héros, c'est Hugo.

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